Yeux secs en hiver : un frein à la chirurgie réfractive ?

L’hiver s’accompagne souvent d’irritations oculaires, de picotements, d’inconfort ou de sécheresse. Chauffage, vent froid, air sec, écrans prolongés… autant de facteurs qui modifient la qualité du film lacrymal. Pour les personnes souhaitant corriger leur vue par laser, une question revient souvent : les yeux secs en hiver : un frein à la chirurgie réfractive ? Le Dr Yoann Soldermann, chirurgien réfractif à Lyon, explique comment anticiper, traiter et sécuriser l’intervention même en période hivernale.

 

Pourquoi l’hiver augmente-t-il la sécheresse oculaire ?

La sécheresse oculaire hivernale n’est pas anodine. Durant cette période, l’air extérieur devient plus froid et plus sec, ce qui réduit l’humidité naturelle de l’œil. À l’intérieur, le chauffage assèche encore davantage l’environnement. Résultat : le film lacrymal devient moins stable et les glandes lacrymales fonctionnent moins bien, provoquant tiraillements, flou intermittent, ou sensation de sable dans les yeux.

Chez certaines personnes, ce phénomène reste ponctuel. Chez d’autres, il peut être suffisamment marqué pour nécessiter un traitement hydratant avant une chirurgie réfractive.

 

Yeux secs en hiver : un frein à la chirurgie réfractive ?

La chirurgie réfractive consiste à remodeler la cornée pour corriger la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme ou la presbytie. Avant l’intervention, le chirurgien réalise un bilan préopératoire complet, dont l’analyse du film lacrymal.

Contrairement aux idées reçues, les yeux secs en hiver ne sont pas systématiquement un frein à la chirurgie réfractive. L’intervention reste possible si la sécheresse est bien identifiée, stabilisée et préparée en amont. Le chirurgien peut recommander un traitement hydratant, une supplémentation en oméga-3 ou l’utilisation de larmes artificielles.

Dans certains cas, il est même préférable d’attendre que les symptômes diminuent afin de garantir une meilleure récupération post-opératoire.

 

Yeux secs en hiver : comment adapter la prise en charge avant le LASIK ou la PRK ?

Le Dr Yoann Soldermann met systématiquement en place une stratégie personnalisée si une sécheresse oculaire est détectée avant l’intervention :

• Larmes artificielles sans conservateur

   

• Traitement anti-inflammatoire doux

   

• Hydratation + humidificateur dans la pièce

   

• Réduction du temps d’écran

   

• Compléments alimentaires favorisant un film lacrymal de qualité

   

Cette approche permet d’améliorer la stabilité du film lacrymal et d’optimiser le confort visuel pendant et après l’intervention.

 

Le type de chirurgie réfractive influence-t-il la sécheresse oculaire ?

Certaines techniques impactent davantage les glandes lacrymales :

• LASIK : possible diminution transitoire des larmes après la découpe du volet

   

• PRK : moins d’impact structurel, mais cicatrisation légèrement plus longue

   

• SMILE : souvent mieux tolérée sur le plan de la sécheresse

   

En cas de sécheresse modérée à sévère, le chirurgien peut privilégier une technique comme le SMILE, réputée pour mieux respecter l’innervation cornéenne.

 

Après l’intervention : comment limiter les yeux secs ?

Qu’il s’agisse de LASIK, PRK ou SMILE, une sécheresse légère transitoire est normale les premières semaines. L’hydratation régulière et les soins préconisés permettent généralement une récupération rapide :

• Larmes artificielles

   

• Pause écran régulière

   

• Humidification de l’air

   

• Port de lunettes en extérieur si vent ou froid

   

Une surveillance post-opératoire permet de vérifier la bonne cicatrisation et d’ajuster les traitements.

Yeux secs en hiver : un frein à la chirurgie réfractive ? Pas nécessairement. Ce phénomène saisonnier demande simplement une prise en charge adaptée, une bonne évaluation du film lacrymal et, si besoin, un traitement préparatoire. En sécurisant l’œil avant l’intervention, les patients bénéficient d’une vision stable et confortable tout au long de la période hivernale.